Comme d'habitude de nombreux commentaires et provocations de personnes que je croise:
-- "Il est fou."
-- "Il a un niveau chef de projet! Je lui est tout piqué."
-- "Il avait déjà un niveau chef de projet lorsqu'il est entré chez Hobart". Alors là ca va pas passer. Il faudrait mieux demander à mon chef d'alors: il est Breton!
-- "C'est un type très bien". La dernière fois qu'un type m'a fait cette réflexion, il m'a refait de 6000F!
-- "Mois aussi je l'ai été". J'espère que celui là ne me reprochera pas de trop parler. J'ai cru avoir été clair dans mes propos: Je n'ai jamais cherché à devenir un agent (ni Français, ni Etrangé) et je n'ai jamais accepté de rendre des services à des entitées secretes. Mais il est possible (il parait que cela arrive de plus en plus) que j'ai été utilisé sans mon consentement.
-- "Tu ne sera pas pris, tu nous a traité de salaud". C'est marrant ça, car la dernière fois c'était "il nous a fait gagner un million". Quoiqu'il en soit, cette unité --dont l'activité n'est pas considérée à haut risque-- a réussi à tuer deux de ses ouvriers en quelques années. Je me souviens d'une altercation après qu'une ouvrière m'ait demandé de m'approcher alors qu'un cariste débutant était en train d'essayer de poser sur un rail trois palettes empilées les une sur les autres. Palettes qui risquaient de me tomber dessus. Cela m'est arrivé à plusieurs reprise en Bretagne: j'ai cru observer dans cette unité le parfait exemple de ce qui a probablement causé l'effondrement de l'empire Soviétique: "La dictature du prolétariat".
Ce que je voudrais faire comprendre en fin de compte, c'est la folie dont je pense avoir été victime et qui consiste à reprocher à un ouvrier d'avoir donné à son entreprise la possibilité de gagner un million de francs et de le pourchasser par la suite pendant 25 ans pour le faire virer dans toutes les entreprises par lesquelles il a été recruté! Alors qu'ils n'avaient pas la possibilité d'engager suffisamment de caristes pour faire le travail en sécurité.
Je peux donner un autre exemple de folie collective: Ayant beaucoup de temps pour observer les chaînes (travail mal organisé), je m'aperçois que des incidents réguliers sont probablement dus à un mauvais réglage de glissières. C'est d'autant plus embêtant que je dois à chaque fois monter en hauteur pour décoincer et que du matériel s'abîme en tombant de trois ou quatre mètres de hauteur. Je vais donc voir un mécano et lui demande de faire le réglage dans un certain sens. Il fait l'inverse et les incidents augmentent en fréquence. Hors de mois je me précipite dans l'atelier, prends une clef plate pour faire moi même le réglage. Pratiquement plus d'incidents!
Plus tard des employés passent et me disent:
"Si on les avaient laissé faire, il n'y aurait plus d'ouvriers dans les usines."
"Les chaînes sont complètement dépassées".
C'est pour moi un exemple malheureux de "Dictature du prolétariat". Exemple qui a coûté très cher à la ville qui hébergeait cette usine.
Je donne un autre exemple dans la même usine:
Je suis nommé "conducteur" la saison suivante. Mon travail consiste à basculer une caisse de produit dans un blancheur. Pour gagner du temps je bascule l'intégralité de la caisse en une seule fois. Tout semble aller pour le mieux jusqu'à ce que des ouvriers et mon chef viennent m'expliquer qu'il faut y aller progressivement. Tout sort d'un coup du blancheur. Les ouvriers qui transfèrent le produit sur une autre tables pour le parage et la mise en pot ont du mal à faire le travail. Comme les critiques sont de plus en plus fortes je passe sur la table de parage et un autre conducteur prends ma place au basculeur. Après quelques heures le blancheur tombe en panne. Toutes les légumes à l'intérieur seront foutus, plus de 20 personne se trouve inemployé pendant une demi journée le temps de réparer. Le jour d'après je retourne au blancheur, plus personne ne me fait chiez. Le chef vient et me fait des reproches: "Tu leur a fait gagner un million".
On peut essayer de comprendre ce qui s'est passé.
Peut-être le moteur du blancheur était usé et a grillé. Pas de chance.
Ou alors le fait de faire rentrer les légumes dans le blancheur de manière progressive à provoqué une surcharge du blancheur. C'est peut être difficile à modéliser. Lorsque les légumes retombent dans le blancheur il peuvent s'étaler en avant et en arrière. C'est comme si une colline s'aplatissait en s'étendant sur les côtés. A l'avant cela ce vide mais à l'arrière cela s'accumule. C'est comme une trainée qui s'épaissie. Si vous ne laissez pas le blancheur se vider, le poids à l'intérieur augmente jusqu'à ce que le moteur ne puissent plus le faire tourner et grille. Cette technique pourrait peut-être être l'objet d'un dépôt de brevet et permettre d'augmenter la capacité d'un blancheur sans le changer. Dans toutes les usines de légumes du monde qui utilisent un blancheur. si vous faite gagner un million à une usine et que le groupe à 10 usines... Si 100 usines existent en Europe ....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire